Linkin Park 8-Bit Rebellion : du métalo-mobilo-socialo-rétro-advergaming ?

mars 30, 2010

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A l’heure où le marché de la musique souffre d’une banalisation et d’une dépréciation de ses produits, dues à l’accès illimité à la musique qu’induisent les médias digitaux et à l’impressionnante multiplication du nombre des artistes qui en est le corollaire, les groupes doivent rivaliser d’inventivité pour générer de la valeur en proposant de nouvelles expériences.

Le groupe de néo-métal Linkin Park s’apprête à lancer un advergame original dont la fonction, plus encore que de travailler sa notoriété, est d’engager ses fans en les plongeants dans son univers.

On ressent un sincère effort d’innovation de la part du groupe, même si ce dernier n’a pas l’air très « naturel » : la description du jeu apparaît, vue de l’extérieure, comme une liste de courses (une checklist de choses à la mode pour être plus précis…) dont on ne sait pas encore si les divers éléments coexisteront ensemble de façon harmonieuse :

–          un jeu sur iPhone…

–          …qui surfe sur la tendance rétrogaming en proposant une ambiance 8bits (les graphismes font très ados, voire préados, mais bon, on sait que le public du groupe est somme toute assez jeune)…

–          … permet de créer et de personnaliser des avatars…

–          …  tout en intégrant une dimension sociale / multijoueur (FB Connect).

Aspect intéressant, la dimension musicale est intégrée au jeu dans une perspective de reward : les joueurs doivent progresser dans la  partie pour pouvoir débloquer une chanson inédite du groupe !


Pourquoi nous ne parvenons pas à faire les choix qui nous rendront heureux selon Daniel Todd Gilbert

mars 25, 2010

« Not Quite What I was Planning ».

Rien n’arrive jamais vraiment comme on l’avait prévu. On passe sa vie à faire des efforts dans l’espoir de satisfaire notre moi futur et de le rendre heureux.

Mais, trop souvent, cet ingrat dédaigne le fruit de notre labeur, tel Marcel Proust qui va de déception en déception en courant successivement après Gilberte, Balbec, Mme de Guermantes, Albertine, Venise…

Pourquoi est-il si difficile de prévoir ce qui va nous rendre heureux ? Pourquoi le bonheur, tel un mirage, semble-t-il s’éloigner de nous à mesure que l’on croit s’approcher de lui ?

Selon le psychologue Daniel Todd Gilbert, nous sommes victimes de multiples illusions d’optiques provoquées par notre imagination, et la méconnaissance de ces « tours » que nous joue notre esprit (autrement dit notre méconnaissance de nous-mêmes) serait le principal obstacle à notre bonheur…

Plusieurs biais cognitifs et émotionnels nous empêchent de prévoir correctement nos émotions futures et d’apprendre de nos erreurs.

 

IMAGINER LE FUTUR EST LE PROPRE DE L’HOMME

Daniel Todd Gilbert démarre son ouvrage avec cette proposition étonnante : plus que la raison ou le langage, c’est la faculté d’imaginer le futur qui serait le propre de l’homme.

Arrivée tardivement dans le processus de l’évolution (et donc différente de la simple faculté d’« ensuiter » des évènements que possèdent les animaux), elle serait rendue possible grâce au développement du lobe frontal du cerveau humain dans lequel elle s’origine.

L’homo sapiens passe un temps considérable à imaginer le futur : 12% de nos pensées quotidiennes sont liées à l’avenir, soit environ une heure sur huit.

Il s’agit pour lui d’abord d’optimiser ses chances de survie en anticipant les problèmes, de se préparer psychologiquement à certains évènements ou encore de se rassurer en accroissant son sentiment de contrôle sur le flux du devenir.

Mais il s’agit aussi d’une activité que l’on peut pratiquer juste pour le plaisir, parce qu’elle est agréable, ou mettre à profit dans la quête d’un plaisir ou d’un bonheur futur.

Autant dire que l’imagination est une faculté déterminante dans nos sociétés hédonistes centrées sur la recherche du bonheur individuel.

 

LE BONHEUR EST SUBJECTIF ET RELATIF

Aussi banal que cette proposition puisse paraître, il est bon de se rappeler que le bonheur est subjectif, car nous n’en tenons en général pas suffisamment compte dans les évaluations et les choix que nous réalisons au quotidien.

Effectivement, ce que l’on appelle le bonheur dépend avant tout du vécu psychologique de chaque individu. Les choses qui causent notre bonheur (argent, sexe, gloire, bonne chère…) ne sont pas nécessairement celles qui rendront notre voisin heureux.

Pire, compte tenu de la volatilité de nos désirs, les choses qui nous rendent heureux aujourd’hui ne rendront pas nécessairement heureuse la personne que nous seront demain.

Par ailleurs, la satisfaction que nous procurent ces choses est également relative. La valeur perçue d’une offre varie en fonction de ce avec quoi on la compare à un instant « t » (comparaison avec notre expérience passée, comparaison avec les alternatives possibles, etc.).

Les commerçants sont passés maîtres dans l’art d’exploiter ce phénomène : « Des agents immobiliers peu scrupuleux font visiter des taudis opportunément situés entre une maison de passe et un squat de dealers avant les logements ordinaires qu’ils espèrent vendre, car les taudis font paraître les logements ordinaires extraordinaires (« Regarde, mon amour, il n’y a pas de seringues sur la pelouse ! ») ». (p150)

Malheureusement les comparaisons qui nous seront proposées demain risquent fort d’être différentes de celles qui s’offrent à nous aujourd’hui : « En un mot, nos comparaisons influencent profondément nos émotions, et quand on ne voit pas que les comparaisons d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain, on ne voit pas non plus à quel point nos émotions seront différentes dans l’avenir. » (p154)

 

LE BIAIS DU PRESENTISME

La mémoire est la faculté qui nous relie au passé.

La perception est la faculté qui nous relie au présent.

L’imagination est la faculté qui nous relie au futur.

Ces trois facultés ou temporalités ne sont pas d’importance égale. Pour des raisons adaptatives faciles à se représenter (vos sens doivent pouvoir interrompre vos rêveries pour vous alerter de l’apparition d’un danger ou d’une menace), la perception domine les autres facultés. Nous avons constamment le présent à l’esprit.

Lorsque nous imaginons le futur, nous construisons une image de ce dernier à partir des matériaux de base qui sont disponibles autour de nous à l’instant présent. Nous nous servons de ces matériaux pour « boucher les trous » de notre ignorance (p104).

On imagine un futur qui ressemble au présent, sans prendre en compte le fait qu’à l’avenir tout pourra être très différent, à commencer par nos réactions émotionnelles.

Le présent déforme également nos souvenirs et biaise notre processus de remémoration : nous réinterprétons les évènements du passé à la lumière de notre savoir et de nos émotions actuels.

Loin de correspondre à un enregistrement passif et objectif de la réalité, la mémoire est un processus actif et évolutif. Elle est constamment soumise à un jeu de forces qui déforme nos souvenirs : « La mémoire n’est pas un scribe appliqué qui garde une transcription complète de notre vécu, mais un éditeur sophistiqué qui en extrait et sauvegarde les éléments clés, puis les utilise pour réécrire l’histoire chaque fois que nous demandons à la relire. » (p203)

« la mémoire s’apparente moins à une collection de photos qu’à une série de toiles impressionnistes peintes par un artiste qui prendrait beaucoup de libertés avec son sujet. » (p215)

Nos souvenirs ne sont pas nécessairement représentatifs des situations passées, car notre mémoire est sélective : le cerveau mémorise mieux certains types d’évènements, d’informations ou d’émotions que d’autres.

Par exemple, la mémoire retient davantage ce qui est inexpliqué, rare ou inhabituel, et plus largement tous les évènements qui génèrent un impact émotionnel supérieur à la moyenne. Comme qui dirait, on ne parle ni se souvient des trains qui arrivent à l’heure…

On se souvient mieux de la fin que du début d’un évènement, et le souvenir que l’on garde de cet évènement est en général conditionné par la note sur laquelle on a fini (pensez par exemple à un film ou une expérience professionnelle).

On se souvient du meilleur et du pire mais pas du probable, ce qui serait le plus utile pour nous orienter. Notre cerveau ajoute et omet des détails à notre insu, ce qui peut compromettre notre quête du bonheur en nous empêchant d’apprendre de nos erreurs et de tirer des leçons du passé.

Enfin, le biais du présentisme nous empêche de prendre en compte l’effet de l’habitude dans notre anticipation d’un plaisir : l’intensité du plaisir baisse avec la répétition, comme le faisait remarquer Rousseau lorsqu’il écrivait dans la Nouvelle Héloise « l’art d’assaisonner les plaisir est celui d’en être avare ».

 

LE BIAIS DE LA RATIONALISATION

Lorsque l’on manque d’informations ou de données pour se représenter le futur ou le passé, notre esprit « bouche les trous » avec des explications : on rationnalise.

La théorie modifie nos souvenirs et nos anticipations : ainsi, ce dont on se souvient est différent de ce que l’on a vécu. On se souvient de ce que l’on aurait du ressentir dans telle ou telle situation, de ce qui est « logique » ou « vraisemblable », plus que ce que l’on a réellement ressenti. De même, l’on imagine ce qu’on « devrait » ressentir dans le futur.

En outre, les explications peuvent également constituer un obstacle au bonheur. L’auteur soutient que l’inexpliqué nous rend plus heureux: « souvent nous gâchons nos expériences les plus agréables en les comprenant ». (p197)

 

LE BIAIS DE LA DISSONANCE COGNITIVE

Comme l’ont montré les recherches sur la dissonance cognitive, les hommes ont tendance à « cuisiner les faits » et à en produire des interprétations qui les arrangent.

On s’expose aux informations qui nous arrangent, on se compare aux personnes qui nous arrangent, on choisit des amis qui vont conforter, au moins en partie, notre vision du monde et de nous-mêmes, et l’on exige davantage de preuves pour accepter les informations qui contredisent nos convictions.

Lorsque les stimuli de la réalité sont ambigus, c’est-à-dire susceptibles de plusieurs interprétations différentes, les hommes vont tirer parti de l’ambiguïté en choisissant les interprétations qui sont les plus conformes à leurs désirs et à leurs croyances.

Le psychisme est comme doté d’un système immunitaire qui le défend contre les idées dissonantes et favorise la résilience. Mais certains de ses effets sont paradoxaux ou contre-intuitifs.

Les défenses psychologiques ne se déclenchent qu’à partir d’un certain seuil critique de douleur. Ainsi on observe que, paradoxalement, les gens vont parfois plus souffrir d’un petit désagrément que d’une grosse déconvenue, ce qui ne nous facilite pas la prévision de nos émotions : « si vous êtes parvenu à pardonner à votre conjoint quelque manquement flagrant, alors que la bosse sur la porte du garage ou la kyrielle de chaussettes sales dans l’escalier vous mettent toujours en rogne, vous connaissez ce paradoxe. » (p187)

Le psychisme nous protège en nous incitant à voir positivement ce que l’on ne peut pas changer, ce qui fait de nous, selon l’auteur, d’ « incurables panglossiens ».

  • on pense intuitivement que le fait d’avoir le choix va nous rendre plus heureux, mais paradoxalement l’inverse peut s’avérer vrai tant nos défenses psychologiques parviennent efficacement à nous accommoder de l’inévitable : « si nous n’avons aucun mal à prévoir ce que nous apportera la liberté, nous semblons ne pas voir les joies qu’elle peut saboter » (p191)
  • on regrette davantage ce que l’on n’a pas fait que ce que l’on a fait car nos défenses psychologiques fabriquent plus facilement une vision positive d’une action que d’une inaction.

L’agence de publicité traditionnelle : une espèce en voie de disparition ?

mars 23, 2010

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Les cassandres prédisant la mort du spot de 30 secondes et des agences de publicité traditionnelles sont légion. Evidemment, aujourd’hui, vu la place prise par les médias digitaux dans la vie des consommateurs, la critique est devenue aussi banale que facile : il y a suffisamment de portes ouvertes à enfoncer pour tous les Don Quichotte des temps modernes en mal d’héroïsme.

C’est donc davantage la forme du spot ci-dessous que son fond qui mérite notre attention.

A mi-chemin entre le film de science fiction et le documentaire historique, « La dernière agence de publicité sur terre » fait moins référence au darwinisme, comme le suggère maladroitement  le titre quelque peu sensationnaliste de cet article, qu’à l’imaginaire des civilisations antiques.

La plongée dans ce dernier est renforcée par d’élégants choix de mise en scène qui renvoient aux derniers jours de Pompéi.

Le thème de la grandeur et de la décadence des empires devient une jolie métaphore pour expliquer le déclin des agences : tels les romains décadents, les publicitaires pècheraient par ubris.

Victimes de leur arrogance et de leur démesure, ivres de leur puissance (on notera les multiples références aux « orgies » dans la vidéo…), ces derniers ferment les yeux sur les évolutions du monde qui les entoure.

Le reveal de l’annonceur en fin de spot apparaît à point nommé comme une injonction à la formation : on découvre le FITC, une organisation qui propose des évènements de networking et des conférences liées à l’univers du digital.

Via Publicgeekaire.


Papa’s Pizzeria : Papa John combine gaming mobile et dispositif promotionnel

mars 17, 2010

Papa John, la chaîne de pizza concurrente de Pizza Hut aux US, vient de lancer un jeu sur iPhone qui combine intelligemment l’usage de leviers émotionnels et rationnels : Papa’s Pizzeria récompense les joueurs de leurs avancées à travers ses niveaux en leur offrant des coupons de réduction.

L’appli, payante, permet également de commander des pizzas directement à partir de son téléphone.


Pour Comscore l’efficacité des bannières n’est pas réductible au clic

mars 15, 2010

Ce n’est pas un secret, de moins en moins d’internautes cliquent sur les bannières.

Selon une étude internationale menée par DoubleClick sur l’année 2008, le taux de clic moyen en France serait de 0,12% (VS 0,1% aux US et 0,08% au UK).

Elle suggère que ce dernier augmente en raison inverse de la maturité de l’audience Internet : plus les internautes sont expérimentés face au média et moins ils cliquent. Ainsi on clique davantage dans les pays émergents que dans les pays occidentaux.

Toutefois, dans se récente étude How Online Advertising Works: Whither the Click in Europe? (Février 2010), Comscore met en évidence que, malgré la faiblesse des taux de clic, le display a un impact significatif sur les comportements des internautes.

Lorsque l’on compare deux populations d’internautes européens aux profils similaires, dont l’une a été exposée à du display et l’autre non, on observe que chez le groupe exposé :

–       Le nombre de visites des sites des annonceurs concernés est supérieur de 72% en moyenne.

–       La probabilité d’effectuer des requêtes liées aux marques concernées sur les moteurs de recherche est supérieure de 94% en moyenne.


« La malédiction » par Comédie : et si votre vie était une mauvaise sitcom ?

mars 12, 2010

L’homme moderne est enclin au bovarisme.

Condamné à habiter un monde désenchanté, dans lequel il ne subsiste plus d’arrière monde suffisamment puissant pour le sauver du néant, il n’aspire qu’à une chose : vivre sa vie comme une fiction, comme s’il était un personnage de film ou de roman.

Ou encore, « vivre une aventure », pour reprendre les mots employés par Roquentin, le personnage de Sartre en proie à la Nausée.

On s’imagine tantôt en conquérant, en séducteur, ou en sublime victime tragique contre laquelle les forces du destin se déchainent.

On se couvre de traits héroïques, on rêve d’un destin extraordinaire. Chacun attend sa « bête dans les jungle ».

Mais on ne fait jamais l’hypothèse inverse : et si notre vie ressemblait à un mauvais roman ou à un film raté. Pire : et si elle ressemblait à la plus cheap des sitcoms ?

C’est la proposition étonnante sur laquelle semble nous inviter à méditer ce court-métrage promotionnel pour la chaîne Comédie.

Un propos suffisamment original en tout cas pour prendre à contrepied un public qui s’attend davantage à voir la chaîne verser dans l’humour potache et lourdingue que dans la poésie…

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Ikea remplace les sièges du métro par ses canapés

mars 12, 2010

L’heure est décidément à l’hyperréalité : de plus en plus de marques brouillent les frontières entre réel et fiction pour réenchanter les consommateurs.

Cette fois-ci c’est Ikea qui joue la synergie entre la publicité traditionnelle (ici l’affichage) et le street marketing pour permettre, une fois de plus, aux consommateurs de vivre dans une de ses pubs.

Dans sa dernière campagne, visible jusqu’au 24 mars aux stations St Lazare, Champs Elysées Clémenceau, Concorde et Opéra, elle fait littéralement déborder ses 4×3 dans le réel en remplaçant les sièges sales et inconfortables du métro par ses sympathiques canapés.

Il ne s’agit donc plus simplement de délivrer un message mais de faire vivre une expérience, d’incarner sa signature (« bien plus qu’un marchand de meubles ») en faisant de sa communication un vecteur de valeur ajoutée pour les consommateurs.

Bref, de quoi donner envie de se réconcilier avec la pub tradi…


Spintank décrypte les plateformes communautaires de marques dans son dernier livre blanc

mars 10, 2010

J’ai assisté hier à la présentation du dernier livre blanc de l’agence Spintank, « Plateformes communautaires et stratégies de communication en ligne ».

Le contenu de ce dernier étant particulièrement intéressant, du fait, notamment, de l’effort de synthèse et de structuration dont il témoigne, je souhaite partager ici les notes que j’ai prises.

DE QUOI S’AGIT-IL ? POURQUOI LE LIRE ?

Ce livre blanc vient approfondir et compléter une étude quantitative, réalisée en partenariat avec Opinion Way, qui a été publiée il y a peu.

Il permet d’en remettre en perspective les résultats et d’interpréter avec plus de recul certains de ses chiffres qui avaient tendance à aplanir la réalité des pratiques (je reviendrai peut-être sur ce sujet ultérieurement si j’en ai le temps ou le courage).

Son ambition est d’éclairer ses lecteurs sur la diversité des plateformes communautaires de marques existantes et sur les principales interactions et promesses qu’elles proposent.

Il formalise ce sujet chaotique de façon claire et efficace en répondant à des questions simples :

– quels sont les différents types de plateformes ?

– qu’est-ce qu’on y fait ?

– à quelles marques ou entreprises sont-ils destinés ?

– quels sont les facteurs clés qui permettent d’en maximiser le succès ?

La typologie proposée fonctionne bien. Elle a le mérite de s’intéresser davantage aux pratiques et aux usages qu’à la technologie, et de ne pas se contenter d’un simple catalogue de dispositifs (voir la méthode P.O.S.T. de Forrester pour ceux que cette problématique intéresse).

Bref, ce livre constitue une excellente entrée en matière pour les annonceurs et un bel outil de pédagogie client pour les agences.

LA METHODOLOGIE

La typologie sur laquelle le livre s’appuie a été réalisée grâce à un corpus de 30 plateformes sélectionnées pour leur succès, leur volume de contributions significatif et leur pérennité.

La démarche est qualitative, chaque famille est un « idéal type » permettant d’interpréter des cas concrets qui relèvent souvent de plusieurs catégories à la fois.

LA TYPOLOGIE DES PLATEFORMES COMMUNAUTAIRES

La typologie est structurée par deux axes principaux :

– « Le sujet » des plateformes, la thématique qui préside au regroupement de la communauté, et qui peut selon les cas prendre plus ou moins de hauteur face au discours de marque et au discours produits.

– Ex: une marque qui parle d’elle VS une marque qui parle d’une problématique proche de ses valeurs ou de son métier VS une marque qui parle de sujets citoyens.

– « La promesse » des plateformes, le type de valeur ajoutée ou de relation qui est proposée aux internautes, et qui peut témoigner d’un engagement plus ou moins fort des marques.

– Ex: une marque qui se contente de diffuser de l’information VS une marque qui implique ses consommateurs dans l’évolution de l’entreprise via la co-création.

Elle met au jour les 5 familles suivantes :

1. Les réseaux d’utilisateurs

2. Les laboratoires de co-création

3. Les plateformes citoyennes

4. Les communautés d’entraide

5. Les services d’expertise et d’accompagnement


1. Les réseaux d’utilisateurs

Quoi : des plateformes qui constituent des extensions des produits et des services des marques et qui délivrent un supplément de valeur ajoutée aux clients de ces dernières.

Pourquoi : enrichir la valeur d’un produit ou d’un service et fidéliser les clients.

Pour qui : les marques, produits ou services qui ont un certain potentiel affinitaire ou sont susceptible de développer un sentiment d’appartenance, les entreprises qui visent des niches.

Comment : opter pour une approche d’abord communautaire avant d’être commerciale, être à l’écoute des usages de la cible, identifier clairement le bénéfice client, etc.

Exemples : Nike+, Carnival Cruise

2. Laboratoire de co-création

Quoi : des plateformes surfant sur la vague du crowdsourcing et qui demandent aux consommateurs leurs avis pour faire évoluer une entreprise, ses produits, ou ses services.

Pourquoi : disposer d’un panel permanent de consommateurs pour tester des idées ou des services, mieux connaître ses clients, innover, fidéliser les fans.

Pour qui : des entreprises dont l’offre est suffisamment large et qui s’adressent à un public suffisamment important pour que le volume de contributions soit significatif.

Comment : proposer une grande variété d’interactions (voir le Social Technographics report de Forrester), s’engager à mettre en œuvre une partie des suggestions des consommateurs, animer et mettre à jour régulièrement la plateforme, ne pas censurer les participants, répondre aux critiques, récompenser les contributeurs…

Exemples : Dell Ideastorm, Mystarbuck Idea, Lego…

3. Les plateformes citoyennes

Quoi : des plateformes qui initient un échange sur une thématique citoyenne engageant  la responsabilité sociale de l’entreprise.

Pourquoi : améliorer l’image et la réputation d’une entreprise.

Pour qui : des dispositifs à double tranchant au-dessus desquels plane le spectre du greenwashing et qui peuvent s’avérer dangereux pour les marques. Ils s’adressent par conséquent à des marques capables de jouer le jeu à fond. De plus ils sont réservés aux entreprises qui disposent d’une légitimité suffisante dans le domaine concerné.

Comment : prouver l’engagement de la marque par des actes tangibles et ne pas rester au stade du wishful thinking, devenir un média sur la thématique concernée (diffusion de contenu)…

Exemple : Chevron – Will you join us

4. Les communautés d’entraide

Quoi : des plateformes qui fédèrent une communauté autour d’un centre d’intérêt commun indirectement lié à l’univers d’une marque ou à son métier. Il s’agit d’aider la communauté à s’organiser et à échanger informations, conseils et services.

Pourquoi : permettre à une entreprise de renforcer sa relation avec ses publics clés (pas nécessairement ses clients), préempter un territoire. Une démarche indirecte, à la manière des démarches de mécénat.

Pour qui : convient particulièrement aux entreprises b2b, mais pas seulement. Intéressant pour tous acteurs qui peuvent répondre à un besoin communautaire insatisfait au sein de leurs publics.

Comment : répondre à un besoin de structuration de communauté préexistant, viser un public « utile » pour la marque, proposer des services et contenus à valeur ajoutée, ne pas entrer d’abord par une démarche commerciale. Des dispositifs dans lesquels la marque est souvent en retrait pour mieux permettre aux membres de la communauté d’échanger et développer une relation horizontale.

Exemple : Les végétaliseurs (Yves Rocher, plus de 60 000 personnes)

5. Les services d’expertise et d’accompagnement

Quoi : des plateformes insérées dans une démarche plus « verticale » qui offrent à des communautés l’accès à diverses sources d’expertise dans un domaine donné. Il peut s’agir de faire parler des experts, de proposer des services de coaching ou encore d’une démarche de service après vente dans laquelle les spécialistes de la marque répondent aux questions des clients.

Pourquoi : adopter / accéder à une posture de référent dans un domaine particulier.

Comment : donner accès à des experts qui font autorité dans leur domaine, ne pas se positionner sur un besoin déjà satisfait par la concurrence en ligne…

Exemples : Being Girl (P&G), Opinions & Débats (SNCF)

LES 10 REGLES D’OR

– Tenir compte de la concurrence en ligne (ne pas se proposer de faire ce que d’autres, marques ou pas, font déjà beaucoup mieux que vous)

– Bien estimer le désir de participation (ce n’est parce que je propose un espace que les gens vont venir et contribuer)

– Adapter l’outil à un besoin identifié

– Prendre la parole là où on est légitime

– Incarner la promesse (montrer patte blanche, donner des preuves concrètes)

– Accepter de révéler l’opinion

– S’engager (impliquer l’entreprise en profondeur afin que l’activité de la communauté puisse avoir une incidence concrète sur elle)

– Animer (un Cub Med sans GO va vote être déserté…)

– Piloter (mesurer, écouter, évaluer et faire évoluer le service en continu en adoptant une logique de test and learn)

– Valoriser la plateforme (Médiatiser la plateforme et l’activité de la communauté)

CONCLUSIONS

– Une forte attente de transaction et de valeur ajoutée de la part des consommateurs

– un internaute ne dépense pas du temps sur la plateforme d’une marque « pour rien », il doit être motivé par une offre de valeur ajoutée, la marque doit impérativement donner quelque chose (Information, transparence, contenus, services…). Il ne vient pas juste pour bavarder.

– Comme l’ont joliment dit les intervenants : « Il n’y a pas de dialogue, il n’y a que des preuves de dialogue. Il n’y a pas d’écoute, il n’y a que des preuves d’écoute, etc. »

– Des initiatives qui doivent impérativement être conçues sur-mesure

– une plateforme communautaire de marque bien pensée n’est pas seulement une plateforme qui s’attaque à une thématique sur laquelle ma marque est légitime. Une plateforme authentiquement pertinente est une plateforme que je devrais être le seul à pouvoir faire.

– Aujourd’hui le patrimoine d’une marque n’est plus (seulement) son identité mais son capital humain (communautés, consommateurs, fans, publics, employés, etc.).
– S’il est difficile d’établir le ROI précis d’une initiative communautaire, il est clair que les entreprises qui font l’impasse sur le web communautaire aujourd’hui se préparent des lendemains difficiles…

– Se donner les moyens de réussir en poussant la démarche à fond (médiatisation, transparence, réactivité, etc.), pour ne pas gonfler les rangs des dispositifs participatifs sans participants…

– Des plateformes dont le rôle est complémentaire de celui des médias sociaux (un thème complexe qui pourrait en soi être le sujet d’un nouveau livre blanc…).


Flips, des livres interactifs sur Nintendo DS pour inciter les enfants à lire

mars 8, 2010

Les Flips sont le fruit d’une collaboration entre Penguin Books et EA Games.


Un Français sur deux surfe quotidiennement sur Internet

mars 8, 2010

Selon l’étude Media in Life 2009 de Médiamétrie, les Français de 13 ans et plus ont en moyenne environ 40 contacts médias par jour, soit une augmentation de 9,7% par rapport à 2006 qui s’explique par une offre de plus en plus abondante.

Internet est le troisième média consommé, avec 4,6 contacts par jour en moyenne en 2009, derrière la télévision (16 contacts par jour) et la radio (9 contacts), mais devant la presse (3,2 contacts).

Il prend une place de plus en plus centrale dans la vie de nos concitoyens : 1 français sur 2 surfe au moins une fois par jour sur le web.

On note par ailleurs que 14% des Français pratiquent quotidiennement les jeux vidéos (contre 10% en 2007).