L’agence Fallon lance l’application de lifestreaming Skimmer pour promouvoir son nouveau site corporate

mars 25, 2009

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Une fois téléchargée, l’application Skimmer aggrège le contenu diffusé par l’internaute et ses contacts sur les principales plateformes de médias sociaux et permet d’en personnaliser l’affichage grâce à une série de filtres bien pratiques.

Elle est également dotée d’un moteur de recherche pour Flick’r et YouTube et permet d’uploader des vidéos et des images.

Skimmer a également vocation à servir de support pour diffuser un lifestream des employés de Fallon. L’initiative s’inscrit dans la lignée de ce que fait déjà le groupe Avenue A / Razorfish, en proposant aux visiteurs de son site une série de webcams pointées en permanence sur ses agences.

On peut ainsi lire sur le site de l’agence :

“As a part of its debut, Skimmer will also play a prominent role in Fallon’s new corporate Web site. All employees’ social media activity and updates will be published via Skimmer on a special section of Fallon.com, allowing the world to see and interact with the personal brands behind the Fallon brand.

“We are in an era of radical transparency, as individuals and as corporations,” said Rob Buchner, chief marketing officer, Fallon. “On our Web site, Skimmer turns our brand into a living, breathing entity, continually expressed on a moment-to-moment basis in words, design and multimedia by our people. This allows us to live and communicate our brand as authentically as possible in connection with the world at large. For others, Skimmer is a lifestream. For Fallon, it is a brandstream.””

Charité bien ordonnée commence par soi-même dit-on : Fallon soigne donc sa propre marque en s’appliquant à elle-même les principes de conversation et de transparence qu’elle prêche à ses clients.

A voir sur : http://www.fallon.com/skimmer


Venables Bell & Partners : la transparence au service de l’autopromo

février 17, 2009

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L’agence Venables Bell & Partners a lancé un site d’autopromotion qui permet d’observer le buzz généré online par une de ses publicités, et pas n’importe laquelle, puisqu’il s’agit du spot pour Audi diffusé lors du Superbowl 2009.

 

Loin d’être gratuite, cette initiative s’adressant à la fois aux annonceurs et aux talents de la profession permet de mettre en scène une philosophie d’agence basée sur l’intégrité, le respect, l’honnêteté et la transparence :

« We believe Integrity is actually a competitive business advantage », « We value transparency: At our agency you’ll find almost no solid walls. And we happen to have a finely calibrated asshole detector, so none of those types slip through. »

Cette transparence se retrouve au cœur même du geste de l’agence puisque, contrairement à nombre de ses concurrentes, elle nous demande de ne pas la juger sur ce qu’elle dit d’elle-même, mais sur les conversations générées par son travail auprès des consommateurs.

Cette dernière nous invite presque à mesurer et à vérifier par nous-mêmes l’efficacité de sa campagne.

A l’image de ce site mordant réalisé par RedBrick, l’agence nous montre qu’elle fonde son discours sur du concret et non sur une idéologie fumeuse.

Ainsi c’est l’image d’un cordonnier non seulement bien chaussé mais aussi honnête (ce qui n’est apparemment pas du luxe dans la profession) qu’essaie de nous renvoyer l’agence.

Au final, la mise en avant des conversations entre internautes permet de répondre à un double objectif : mettre en scène le positionnement intègre de l’agence, mais aussi montrer à ses prospects qu’elle comprend et maîtrise les enjeux du nouveau paradigme de la communication.

On notera toutefois que, si l’idée de base paraît bonne et le message limpide, le résultat nous laisse un sentiment troublant de… « beaucoup de bruit pour rien ».

Le spot TV en soi n’est pas transcendant. On aurait mieux compris tout ce battage s’il s’agissait d’une publicité du niveau de Sony Bravia… Mais là…

De plus, le dispositif de buzz monitoring n’a rien de particulièrement impressionnant, et il a le défaut de se focaliser uniquement sur les dimensions quantitatives des conversations.

Or, en bons avocats du diable, on peut se demander si les volumes de conversation observés ne sont pas davantage imputables à l’institution que représentent les publicités du Superbowl en général qu’aux effets particuliers produits par la pub Audi.

Doute gênant, car comme écrivait Corneille : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».


Mon « Top3 des agences les plus créatives »

décembre 20, 2008

Nicolas Bard a initié il y a peu un mouvement dans la blogosphère en incitant les communicants à donner leur Top3 des agences les plus créatives, et Alex Gaudin m’a gentiment invité à me prêter au jeu. C’est donc avec grand plaisir que je poursuis la « chaîne ».

Je partage un grand nombre des positions de ce dernier sur le sujet : dans un monde de la communication en plein bouleversement, la notion de créativité est problématique.

On ne peut pas la réduire à une simple question d’exécution (à un « effet wahou » ), pas plus qu’on ne peut la réduire au sens de « créativité des messages » que lui ont donné pendant de nombreuses années les agences publicitaires.

Il s’agit de bien plus de choses, de tellement de choses d’ailleurs qu’on peut se demander si son usage est encore légitime, puisqu’il brouille notre compréhension du marché plus qu’il ne l’éclaire : créativité en termes de médias et plus généralement de dispositifs, créativité en matière de relations et d’interactions, créativité en termes de modèles économiques, etc. Bref, comme dans n’importe quelle sphère de la vie, il y a ceux qui jouent avec les règles… et ceux qui les inventent !

Compte tenu de ce « flou artistique » (si je peux me permettre) autour de la créativité, je me contenterai humblement et paresseusement de lister dans le désordre mes 3 plus gros coups de cœur.

Evidemment, dans mon top 3, comme chez beaucoup, figure R/GA (et toutes les agences qui naviguent dans son sillage), pour avoir fait du décloisonnement des disciplines une réalité. Le tour de force que représente le « système » (quel autre mot employer ?) Nike+ a fait basculé le monde de la com dans un nouveau paradigme en suscitant de nombreuses prises de conscience. On a pris acte, enfin, de la culture de la convergence. On y répond par une démarche adéquate. On interroge la part d’arbitraire dans l’actuelle division du travail pour qu’à l’avenir, l’univers du marketing ne ressemble plus à la chaîne de montage des Temps Modernes

Plus subjectif après, l’agence Attik, pour le fantastique travail qu’elle a réalisé sur la marque automobile Scion (Toyota). Attik a su développer une véritable expérience de marque « organique » qui met une large palette de supports innovants au service d’une compréhension fine du lifestyle et des aspirations de sa cible.

Enfin, de loin mon agence préférée, l’agence FarFar. Une agence qui enchaîne les tueries et transforme tout ce qu’elle touche en or. Une agence qui me fait aimer la publicité en tant que publicitaire, mais également en tant que consommateur. Une agence qui a parfaitement intégré la problématique de l’économie de l’attention et du « permission marketing ».

FarFar nous prouve que la « créativité au service de l’efficacité » n’est pas (seulement) un mythe. Ce n’est pas (seulement) une phrase toute faite que les publicitaires balancent avec cynisme et sans grande conviction à la figure de leurs clients pour justifier leurs honoraires ou faire passer de force la campagne qui les fera primer au prochain festival de Cannes.

Typiquement, pour Nokia, l’agence se prête souvent à l’exercice bête et méchant de la communication produit, mais s’en sort à chaque fois avec brio en rendant ces prises de parole à la fois engageantes, pédagogiques, et mémorables. Au terme de chaque campagne, vous avez une vision très claire de l’USP produit, et le storytelling construit autour de cette USP vous permet de la mémoriser d’autant mieux. Pjotro = musique. Stavros = géolocalisation. Etc.

Voici quelques opérations éloquentes pour illustrer mon propos :

http://www.get-out-and-play.com/index.php

http://www.greatpockets.com/index.php

http://www.theinternetwalk.com/index.php

http://www.farfarshowroom.com/diesel/casestudy/


Relations agences / annonceurs : on fait le point en vidéo

juillet 24, 2008

« The Process »

« Microsoft Re-designs the iPod Package »

« The Breakup »

Et la célèbre parodie de Battle at Krugger par Callegari

(Ps: on remarquera que l’agence a probablement du mal à assumer son geste puisque la vidéo a été retirée de YouTube…)


Red Brick Road : de l’auto-publicité certifiée « no-bullshit » ?

avril 23, 2008

Red Brick Road emploie une stratégie de communication no-bullshit qui, non sans rappeler les dernières campagnes Neuf Telecom, croque avec beaucoup d’humour les stéréotypes et les travers des communications d’agence.

On retrouvera notamment :
– le caractère souvent fumeux des positionnements, davantage nourris de mots et d’effets d’annonce que de véritables idées
– la propension compulsive à la promotion de méthodos foireuses, d’outils plus aberrants les uns que les autres (cf. « La salade de mots » au service de la marque) et de pseudos-concepts déposés
– l’appropriation opportuniste et démagogique des diverses modes du moment (cf. la philosophie…)
– la surenchère dans les promesses (cf. « le marketing à 720° »)
– etc.

Le reveal, lorsque l’on choisi le « chemin de briques rouges », suggère, comme chez Neuf, que la meilleure communication de l’agence réside purement et simplement dans ses produits et que tout le reste est superfétatoire : l’internaute est redirigé vers une page extrêmement épurée voire austère qui se concentre uniquement sur le portfolio de Red Brick Road.

Vu la mécanique utilisée, le site aurait d’ailleurs pu emprunter à Lowe Alice sa signature : « l’agence de publicité qui vend très mal son métier mais qui vend très bien ses clients ».

Tout se passe comme si l’agence s’adressait à ses clients et prospects en leur disant : « Nous sommes des publicitaires, mais nous, au moins, nous ne sommes pas des menteurs… pas avec vous en tout cas ! (Par contre regardez ce qu’on fait avec les consommateurs…) »

On constate cependant assez vite les limites du procédé. Ce dernier, proche de la figure rhétorique de « prétérition », peut facilement se retrouver pris au piège de ses propres contradictions : si l’agence poussait vraiment le principe jusqu’au bout, elle se contenterait uniquement sur le « chemin de briques rouge » et n’aurait pas besoin de faire tout un foin sur les pratiques de ses concurrents…